Concert live de Tiken Jah Fakoly : une dédicace ratée à Bamako ?
6 ans après son dernier concert live, le reggae man panafricain, Tiken Jah Fakoly, est revenu encore au stade Modibo Keïta de Bamako, le 25 janvier dernier. Même si le goût du concert y était, avec un artiste et son public show, force est de reconnaitre que son grand public d’avant n’était pas au rendez-vous.
De février 2014 à nos jours, l’artiste Moussa Doumbia alias Tiken Jah avait disparu de la pelouse du stade Modibo Keïta, au quartier médina-coura de Bamako. Si cela est une raison pour la non-mobilisation du public pour son ultime concert, certaines personnes pensent que c’est le moment qui a simplement été mal choisi par son staff.
Ce retour de l’artiste Tiken Jah Fakoly surnommé aussi le géné-ras intervient à l’occasion de la présentation de son nouvel album, « le monde est chaud ». Selon le géné-ras : « L’album est sorti au mois de mai 2019, on vient de boucler 72 concerts à travers le monde. Je l’ai fait d’abord en France, on appelle ça tourné de promotion. On a présenté l’album à Abidjan, je me suis dit, je vis à Bamako et j’ai bien envie de présenter cet album ici. » Pour attirer plus de monde, l’artiste Tiken Jah avec son staff ont fait un prix à la porté du grand public, c’est-à-dire 1000 francs et 2000 francs, respectivement pour le gradin et la pelouse (plus proche de scène).
« Les gens viennent de vider leurs poches pour les fêtes de fin d’année, d’autres sont endettés et certains n’ont même pas encore fini de régler leur compte » cela est la théorie de S.K, un technicien qui évolue dans le monde du show-biz.
Par ailleurs, une Bamakoise complète cet argument. Pour elle, le mois de janvier est fait simplement pour les signatures des documents qui vont se concrétiser en argent seulement quelques mois plus tard. Donc des activités de ce genre « sont vouées à l’échec » ajoute-t-elle.
Ensuite, toujours dans la dynamique de la non-mobilisation du public, à hauteur de souhait quelqu’un d’autre se prononce. Ce dernier pense que c’est tout simplement « le temps que Tiken Jah a mis en oubliant sa familiarisation avec le public malien ». Cet artiste malien reconnu, qui vit actuellement au Canada poursuit dans ses argumentions : « Tiken Jah ne gardait pas la communication ». C’est-à-dire, être dans les interviews au moment de ses congés au Mali. Selon lui, cela très important.
Cependant, Tiken Jah Fakoly affirme que cette période est le moment où il ne tourne pas à l’étranger. Si l’on en croit bien au général rasta, il fallait juste profiter de la période de trêve. C’était à la veille dudit show, au cours d’une interview que j’ai réalisée avec l’artiste, dans sa « radio libre » au quartier Niamakoro, en commune VI du district de Bamako.
Un reggae vide de sens
« Au-delà de 2004 Tiken n’a plus chanté », martèle Mamadou Wouédraogo de Bamako. Ce jeune homme d’une trentaine d’années pense que le reggae actuel de Tiken Jah Fakoly « est vide de sens. » L’année 2004 où il fait allusion a coïncidé avec la sortie du 5ème album officiel de Tiken Jah Fakoly.
Mais pourtant le 11ème et dernier enregistrement de l’artiste intitulé « le monde est chaud », dénonce le mauvais comportement des humains face au changement climatique.
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